LE FILS

C’est l’histoire d’un couple qui se sépare. C’est l’histoire d’une femme qui peine à se reconstruire suite au départ de son mari. C’est l’histoire d’un homme qui refait sa vie avec sa nouvelle compagne et son nouvel enfant. Au milieu d’eux, c’est l’histoire de cet ado, fruit de cette union défaite, qui souffre. De la séparation de ses parents, de son cycle de vie adolescent et de cette nouvelle configuration familiale, recomposée. Il a perdu ses repères, ne sait plus où est sa place. Malgré ses idées noires, il tente de survivre. C’est l’histoire de cet ado, déchiré dans son conflit de loyauté: entre sa belle mère douce et aimante mais qu’il ne peut s’autoriser à aimer sans avoir le sentiment de trahir sa mère. Cet ado qui n’arrive pas à rejoindre ce père, attentif pourtant, mais qui ne sait plus comment faire pour aider son fils. C’est l’histoire d’un symptôme: la déscolarisation de cet ado, symptôme qui prend tellement de place que personne ne voit où se situe le vrai problème. C’est l’histoire d’un protocole de soin qui vient renforcer la notion de symptôme qu'il faut traiter sans aller regarder de quoi il parle. C’est l’histoire de ces adultes qui disent « je ne sais pas », « ça va aller ». C’est l’histoire d’une chute. Vertigineuse. Qui embarque cette famille et les spectateurs avec elle. Surpris, touchés jusqu’au bout. Par cette histoire si forte, et si possible, Par ce jeu de comédiens si réel, si palpable qu’on en oublie que nous sommes au théâtre. Par cette mise en scène si juste, agrémentée par de petites touches musicales qui prennent aux tripes. Pour toutes ces émotions qui nous submergent, "Le fils" est la pièce de mon année.