Une vision systémique de "La bûche", le film

C'est au hasard d'un zapping tardif que je suis (re) tombée sur « La Bûche ». Film réalisée par Danièle Thompson il y a presque 20 ans, j'ai été happée comme chaque fois par cette histoire familiale en apparence si classique.

Les thèmes qui y sont abordés peuvent être regardés avec cette paire de lunettes systémique, ce regard sur la famille et ses ramifications. Une histoire de famille, un des nombreux modèles familiaux existant.

Il y a les secret... incarné par ce « voisin » qui n'est autre qu'un frère (ou demi frère, chacun appelle cela comme il lui est juste), un fils caché. Fruit d'une liaison de ce père, l'éduquant à distance, mais si proche dans sa relation affective. Certains membres de la famille connaissent le secret mais n'en ont jamais parlé. D'autres s'en doutent, ou ne savent pas. Les cheminements des non-dits...

Sa révélation par Sonia, l’aînée de la fratrie de 3. Une résonance avec mon histoire... Ces 3 sœurs, liées par le sang, proches et différentes. Cette nièce de 5 ans, comme l'âge qu'avait ce frère quand Sonia a appris par hasard et toujours en cachette son existence.

Les places de chacun. Redistribuées à l'occasion de l'existence officielle de cet autre. Ce nouveau frère.

Nous sommes témoins, nous, spectateurs, des relations extraconjugales entretenues un peu partout. Ces hommes et femmes mariés, investis ailleurs, présents tout de même. Pour les enfants légitimes, ceux qui ne le sont pas. Là encore du secret. Ne rien dire pour (se?) protéger.

La transmission intergénérationnelle puissante, inéluctable. Reproduire les schémas parentaux par loyauté ? pour être reconnu par le patriarche ? inconsciemment, insidieusement...

La famille détient son lot de secret. Et son secret dans ses relations. Harmonieuses, fonctionnelles, conflictuelles ou nourries. Ce film, par ses personnages attachants, incarne à lui seul un tout petit extrait de la multitudes des relations qui peuvent exister au sein d'une famille.